Enfants, parents, écrans : comment mieux accompagner les familles face aux usages du numérique ? Synthèse des échanges du groupe de travail #4

Les objectifs étaient les suivants : 

• Bénéficier du regard d'une experte sur le sujet et du retour d'expérience d'un territoire ;
• Rencontrer des acteurs différents et se nourrir de la pluralité des points de vue ;
• Envisager des solutions adaptées pour améliorer l'accompagnement des familles par les professionnels de l'éducation face aux usages des écrans, en favorisant la coopération entre acteurs locaux ;
• Poursuivre une dynamique collective de travail engagée par PQN-A en 2024 sur l'éducation en QPV.

Ce groupe de travail a réuni une quarantaine d’acteurs parmi lesquels se trouvaient des associations porteuses de projets sur le numérique des collectivités territoriales, des acteurs des Cités éducatives et des Programmes de réussite éducative, des services de l’Etat et de l’Education nationale.

Caroline Galumbo, formatrice sur les enjeux de parentalité dans une société connectée est revenue sur le discours médiatique et les idées reçues sur les usages du numérique des enfants et des jeunes. A partir de ces constats, elle s’est attachée à déconstruire les représentations pour révéler la complexité du sujet : les « écrans » font, en effet, référence à une multitude de médias, de pratiques et de besoins chez l’enfant et l’adolescent.

Elle est également revenue sur la définition d’enjeux-clés comme la technoférence et, enfin, sur les recommandations officielles. Elle propose aux acteurs des ressources pour mieux comprendre cette thématique et les défis qu’elle soulève. Son support d’intervention est à retrouver ci-dessous. 
 

Formatrice et consultante, Caroline Galumbo dispense des formations autour de la parentalité et des numériques

Contact : Caroline GALUMBO, 06 16 33 02 66, caroline.galumbo@lavoiedunum.fr 

Arnaud Léchit, chargé de mission inclusion numérique au sein du Syndicat Mixte La Fibre 64, a présenté le projet d’escape game porté par le Conseil Départemental des Pyrénées Atlantiques, en partenariat avec sa structure.

A la genèse du projet, les élus du Conseil Départemental des Pyrénées Atlantiques proposent à une commission du Conseil Départemental des jeunes d’imaginer un projet sur la thématique « Parents, ados, dialoguons autour du numérique ». Deux projets émergent dont seul sera retenu : l’escape game familial (parents/enfants) sur le thème des risques du numérique, pour sa dimension ludique et son approche fédératrice.

Le projet se structure à partir des avis, ressentis et observations des jeunes. Par exemple, les jeunes ont indiqué que leurs parents passaient trop de temps sur les écrans. Accompagnés par une médiatrice numérique, ils ont eu pour objectifs de  mieux comprendre les différences d’usage et de posture entre un adolescent et un adulte et d’identifier les actions possibles pour répondre à cet enjeu.

Conçu par une entreprise du territoire, Too Late, l’escape game est le fruit d’un travail collectif pour structurer les énigmes, le fil conducteur, les personnages, le matériel, le déroulé de la phase de sensibilisation etc. La conception comporte un certain nombre de contraintes, l’escape game devant : 
 

• Être facilement transportable (contenir dans le coffre d’une voiture) 
• Être déconnecté
• Être aisément réplicable par des structures à faible budget dans une logique de commun numérique
• Pouvoir se jouer dans un espace restreint (1 petite salle)

Sa conception a nécessité 6 journées de travail réparties sur 8 mois, suivie d’une phase de test qui a permis l’amélioration de la version initiale de la phase de sensibilisation par l’équipe encadrante et les collégiens. 
Des médiateurs numériques ont ensuite été formés pour l’utilisation de l’escape game. 
Après une année d’expérimentation de prêts de l’escape game, le bon fonctionnement du projet et de son utilisation par les acteurs permettent son déploiement plus large et pourquoi pas, son essaimage sur d’autres territoires.

Contact : Arnaud Léchit, 06 74 13 26 37 / 05 59 90 19 94, arnaud.lechit@lafibre64.fr

Les participants se sont répartis en trois sous-groupes, correspondant à des tranches d’âge :  

• Petite enfance : 0 à 6 ans
• Enfance et pré-adolescence : 6 à 12 ans
• Adolescence et jeunesse : 12 à 25 ans

Chaque sous-groupe poursuivait les objectifs suivants :

• Faire émerger et s’accorder sur les principaux enjeux existants sur le sujet ;
• Partager collectivement des pistes d’actions, des ressources et acteurs clés sur le sujet par rapport à ces enjeux ;
• Réfléchir collectivement à la place et au rôle de chaque professionnel dans l’accompagnement des familles, des parents et des enfants face aux écrans. 

Les participants ont identifié des enjeux se rapportant à leur propre posture professionnelle, des enjeux ayant trait aux enfants ou jeunes et enfin d’autres enjeux concernant spécifiquement les parents.

De manière transversale, les acteurs ont identifié des enjeux communs, en particulier concernant leur propre posture de professionnels :  

• L’accompagnement doit permettre une transmission de connaissances (information sur les risques et les conséquences, sur le droit à l’image etc.)
• Il ne doit pas être culpabilisant ou stigmatisant pour les parents comme pour les jeunes. 
• La coordination entre acteurs sur la thématique des écrans est essentielle pour parler un langage commun et accompagner au mieux les familles. 
• La manière d’aborder le sujet est importante : un « outil au service de », le numérique fait référence à différents usages, aborder la thématique de « manière positive »… 

De manière moins transversale, les acteurs ont évoqué l’importance de : 

• Se questionner sur leurs propres pratiques
• Lutter contre l’illectronisme (usages du numériques / maîtrise des démarches en ligne) 

Certains ont évoqué le besoin de formations et d’avoir des solutions concrètes pour agir.

S’agissant des parents, les acteurs de la petite enfance ont mis l’accent sur la nécessité de soutenir la parentalité, impulser le dialogue, favoriser la relation parents-enfants et aider les parents à trouver des temps de répit sans écrans pour les enfants. 
Pour les autres tranches d’âge, permettre le dialogue entre parents et enfants/jeunes sur les écrans est apparu comme un enjeu central.

Pour les enfants et jeunes, enfin, la prévention des effets négatifs des écrans (développement du langage et moteur, concentration pour les plus petits, cyberharcèlement, santé mentale et décrochage pour les plus grands) a été évoquée.
Enfin, la nécessité d’aborder le numérique comme opportunité (professionnelle notamment) a aussi été évoquée pour les jeunes et jeunes adultes.